Catamaran Black Pearl

2006

2011

2012

2013





La Guadeloupe, Baie Mahault, Rivière Salée et Les Saintes


Depuis Saint Barth, nous tirons sur la Guadeloupe directement, cela nous fait passer entre pas mal d'îles que nous ne visiterons pas, mais il faut bien que nous allions en Martinique récupérer nos affaires... donc direction Guadeloupe puis Martinique si Poséidon le veut bien. Nous atteignons la Guadeloupe par le nord, puis après avoir traversé la Guadeloupe au milieu des terres par une rivière d'eau de mer (d'où le nom de rivière salée), nous passons quelques jours calmes aux Saintes, l'une des plus belle baie.

L'arrivée en Guadeloupe n'est pas de tout repos. Comme d'habitude, le vent tourne un peu et du coup, on continue à faire du près... mais après quelques heures, le vent diminue et nous avançons lamentablement à la vitesse d'un escargot, d'ailleurs, les méduses nous doublent, c'est pour vous dire ! On mettra plus de 12h pour passer Montserrat : certains tentent de convaincre le capitaine de mettre les moteurs pour avancer, mais il s'y refuse (nbC : groumph!).
Et puis enfin, en arrivant sur la Guadeloupe, le vent revient un peu, un joli petit 8 noeuds. Le soir, des grains arrivent. On voit des éclairs entre les nuages, je veux dire des éclairs qui sont plus horizontaux très en altitude que verticaux. Ils partent d'un nuage pour aller à un autre nuage. C'est assez impressionnant mais cela me rassure, au moins, s'ils ne vont pas vers le sol, ils ne tomberont pas sur notre bateau ! Enfin, un premier grain sans vent nous passe dessus, un second sans vent, bon ça va. Evidemment, le troisième, je pense qu'il va nous passer à côté et ben non, il nous tombe dessus mais lui, contrairement à ses petits copains, il a plein de vent à revendre... du coup, notre légère brise passe de 8 noeuds à 35/40 noeuds en moins de 30sec., et bien sûr la grand voile haute et le génois plein ! Moi, je saute sur la barre pour mettre dans le vent, Catherine en sortant voit la gerbe d'eau derrière les jupes à cause de la vitesse prise par le bateau, elle me dira que c'était très impressionnant, je veux bien le croire ! Je me bats pour ne pas tout péter : je mets les moteurs pour maintenir le bateau dans le vent afin que les voiles ne portent pas : oui car en catamaran à l'inverse du monocoque, le voilier ne soulage pas, les haubans prennent toute la charge du vent dans les voiles, donc le seul moyen pour soulager est de mettre dans le vent. On rentre le génois, puis je vais prendre 2 ris dans la GV, on remet un tout petit bout de génois et on se retrouve à filer sous voilure hyper réduire, c'est dire la force du vent (oui, je n'ai pas d'anémomètre, enfin il est en rade, c'est une tradition dans la famille, on navigue sans anémomètre, c'est parfois plus rassurant...).

Bon la situation est rétablie mais du coup je me dis que je vais éviter d'entrer dans le grand cul de sac du marin (bassin au nord de la guadeloupe bordé d'une barrière de rocher) car pour y rentrer, il faut suivre un chenal balisé par des bouées mais bien tortuteux et si je me reprends un grain comme ça, je ne serai pas trop manoeuvrant... du coup, je regarde le guide, pas trop de mouillage, je regarde la carte et je trouve un petit mouillage qui doit être bien abrité de ce vent de nord (où sont les alizés ???) et qui semble facile d'accès, mouillage dans 2m d'eau, ça va pour nous avec notre mètre de tirant d'eau. On y arrive en milieu de nuit, enfin 3h du matin quoi, juste le temps de dormir 4h avant le lever des enfants qui eux n'ont rien senti du grain qu'on s'est pris. C'est beau l'entière confiance qu'ils ont en nous, ils dorment à point fermé, rien ne peut les réveiller.

Le lendemain, réveil sur une mer totalement plate, pas une vaguelette. On déjeune puis on rentre dans le grand cul de sac du marin pour aller au mouillage à Baie Mahault, il y a un Uship chez qui on a commandé un frigo. En arrivant à Baie Mahault, ben pas d'Uship à l'horizon, je pensais qu'il serait en fronton de mer, classique quoi ! ben non (nbC : ben non on est au port de pêche ! dommage), faut prendre un bus, et on se retrouve assez loin du mouillage (nbC : pas cool pour ramener un frigo !) mais on finit par trouver le Uship. Le patron est très sympa, il acceptera de nous ramener en voiture avec le frigo et les divers autres choses qu'on prend au passage (nbC : ben oui, on vient pour un frigo et on repars avec une seconde ancre/chaîne, des écoutes...)... certes commerçant, mais très sympa quand même, merci et bon courage à eux pour leurs affaires. On parle un peu des évènements de l'année 2010 en Guadeloupe, et sa version n'est pas exactement la même que celle qu'on a pu avoir sur les ondes métropolitaines... intéressant. On parle aussi des problèmes entre black, z'oreilles (blancs qui viennent de la métropole) et les békés (blancs descandant des premiers colons).

Le lendemain, on va mouiller près d'une rivière à l'est de Baie Malhaut. On se balade en annexe au sein d'une mangrove de plus en plus dense qui fini par boucher la rivière. On avance à la rame, c'est calme et l'on découvre un monde de vie étonnant. Les crabes grimpent aux racines devant notre passage, on entend les oiseaux, tout est calme et reposant. La mangrove étonne beaucoup les enfants qui voient cela pour la première fois.
Ensuite, on va remonter une rivière dont les rives présentent une variété de végétation agréable à suivre : un peu de mangrove, des bouquets de bambous dont les plus imposant doivent atteindre les 10m, voire plus, de haut, des prairies avec des vaches, quelques champs de culture (canne à sucre, bananeraie, champ d'ananas...), des bouquets de palmiers. On finit par aller à terre pour se balader. On trouve de très jolies fleurs.

Le soir, nous allons mouiller devant le premier pont de la rivière salée : un cours d'eau traverse du nord au sud la Guadeloupe séparant ainsi Terre de Bas et Terre de Haut. Il se nomme Rivière Salée, ce n'est pas une rivière mais un bras de mer en réalité. Les deux terres sont reliés par deux ponts qui ne s'ouvrent qu'une fois par jour, le matin à 5h. Nous devons donc attendre le matin l'ouverture de ces ponts pour passer. Nous assistons donc le soir à la rentrée (on est dimanche) au port des vedettes des guadeloupéens, et oui, demain ils travaillent... ça nous fait bizarre, nous on travaille plus depuis un moment... Le lendemain matin, on passera les 2 ponts, pour le deuxième, je donne la barre à Catherine mais au dernier moment elle me dit de reprendre la barre car elle ne le sent pas, c'est vrai que la largeur du pont et celle du cata sont proches, mais bon ça passe quand même. On poursuit sur la lancée du matin vers les Saintes, on traverse donc le port commercial de Pointe à Pitre, puis on passe devant le Lagon Bleu, anse où se situe le port de plaisance, et de l'autre côté se trouve un autre mouillage et nous apercevons des voiliers mais aussi des mats qui sortent de l'eau !?! (voir la galerie de photos de la Guadeloupe). Ca fait froid dans le dos, ce doit être la conséquence des cyclones... moi qui vient de racheter un second mouillage pour empenéler en cas de cyclone, je suis bien content de mon investissement quand je vois ce spectacle.

On descend vers le sud vers les Saintes, le vent faible vient du nord, donc on en profite pour envoyer le spinnaker pour la première fois (nbC : ben oui on vient d'acheter les écoutes !!). Ca marche tout seul grâce à la chaussette de spi. On découvre ainsi notre spi décoré à l'éfigie de Durban. Je me dis qu'un jour, faudra qu'on aille voir l'OT de Durban, ils vont nous payer un coup à boire ceux-la vu la pub qu'on leur fait. D'ailleurs, si un OT ou une entité du Tourisme français souhaite sponsoriser notre bateau, pas de souci, un spi, ça ne coûte que 7KE ! ;-)
On arrive aux Saintes, on va se mettre derrière l'île Carbri qui semble être un bon mouillage avec ce vent de nord. Le mouiilage est très sympa, l'eau bien clair et tout semble bien calme. On va passer quelques ici pour se poser et profiter du temps qui passe doucement.

On va visiter l'île sur laquelle il y a un fort tout en haut, fort qui fut réhabilité au début du XX siècle en pénitencier puis abondonné peu après. Dans la fin des années 70/80, des gens ont essayé de lancer un hotel avec location de petites villas individuelles mais apparemment, cela n'a pas du marcher, car tout est à l'abandon et les villas servent maintenant au chèvre, vu l'amas de déjection que l'on trouve à l'intérieur. Ils avaient même construit une route dont une partie est conservée et il y a quelques carcasses de voitures. Trois voitures sur une île aussi petite, c'est un peu idiot mais bon... il faudrait maintenant les retirer et nettoyer ces immondices plutôt que de les laisser là... mais cela n'a pas l'air d'embéter les chèvres qui pillulent. Thomas essaye veinement de les toucher mais faudra repasser pour le méchoui !

A la plage, Thomas essaye le masque de Cath et c'est la révélation : il adore l'apnée. Il prend sa respiration et se jette dans l'eau pour regarder les poissons et autres algues. Il a 4 ans, ne sait pas nager mais il est à fond sur l'apné. Il ne veut pas du tuba mais s'ne passe très bien. Il reste la tête sous l'eau de plus en plus longtemps. il ne veut plus quitter le masque, le matin au réveil, sa première demande est "on va à la plage avec le masque ?" "Thomas, il est 6h, tu veux pas déjà déjeuner ? NON !" En plus, il a une touche terrible avec une mèche de cheveux qui retombe au milieu du masque, la classe : Thomas de Caracas !

On passe quelques jours très sympa ici, on fait un tour au bourg (petit village des Saintes sur une autre île) pour faire quelques courses et on revient pour faire un barbecue sur la plage un midi : la vie est dur en bateau vous savez ! ;-) Les jours défilent et il faut qu'on atteigne la Martinique avant fin avril donc on lève l'ancre, direction la Martinique, on léger souffle de vent nous permet d'établir à nouveau le spi.

Galerie de photo de Guadeloupe :
Voir La Guadeloupe en images




Soyez le premier à commenter cet article.
Votre nom :
Commentaire :

Dans le nombre 23578, quel chiffre est après 7 :