Saint-Georges : capitale de Grenade En arrivant sur Grenade depuis l'île Ronde, nous sommes pris par un orage qui nous envoie gentillement ses éclairs. Notre arrivée au mouillage devant Saint-Georges est plutôt délicate car lors d'un de ces éclairs très proche, notre pilote automatique va faire une belle étincelle et redémarrer : ouf !, plus de peur que de mal mais nous ne sommes pas rassurés Cath et moi. Nous n'osons plus toucher les parties métalliques... les éclairs pleuvent à tribord, à babord, devant, derrière...gloup ! A peine mouillé, je mets la chaine autour du mât histoire que si la foudre nous tombe dessus, elle se transmette à l'eau sans passer par la case "je brûle le pont". On s'est senti vraiment à la merci des nuages durant une demi-heure... mais bon, finalement tout s'est bien fini (NbC : trempé, rafraîchi, un tout petit peu rassuré).
Nous sommes mouillés à l'extérieur du port qui est séparé en 2 anses, le lagon au Sud et juste en face le carénage (ancien port à la française) autour duquel Saint-Georges étend ses ruelles agrippées à la colline. Au mouillage comme au port, nous retrouvons plusieurs voiliers déjà croisés, comme quoi, nous ne sommes pas si nombreux que cela. Ca fait bizarre et plaisir de retrouver tous ces bateaux, on se sent un peu "dans le cercle des voileux". Céramaje nous dit qu'ils vont remonter sur Sainte-Lucie, et que le cata Eol est là. Nous les avions rencontré lors d'un BBQ sur la plage à Mayreau. Ils ont des enfants du même âge que Thomas et Romane, ils avaient l'air sympa même si on avait peu bavardé. On s'était dit qu'on ferait peut être un bout de route ensemble car nos plannings semblaient coïncider. On ira les voir un peu plus tard pour mieux faire connaissance. Pour le moment, nous avons envie de nous plonger dans la visite de Saint-Georges.
L'île de Grenade était réputée hors de la zone des cyclones mais en 2005, le cyclone Ivan s'est abattu sur Grenade est a dévasté l'île. Du coup, aujourd'hui, Saint-Georges est une ville au visage particulier qui présente des bâtiments joliment rénovés et d'autres établissements en ruine. L'ensemble donne une vision néanmoins agréable et colorée. La vie semble couler doucement à Saint-Georges, même si certaines parties de la ville, le marché notamment, procurent plus d'agitation. Saint-Georges est construite sur une colline qui donne d'un côté sur le port du Carénage (ancien port) et de l'autre sur le quai des paquebots (NbC : truc à touristes friqués qu'il faut canaliser vers les boutiques de souvenirs et duty free de produits de luxe... un autre monde !).
Les églises aux toits imposant et aux clochers carrés proéminant jalonnent la ville, on dénombre pas moins de 3 églises aux toits neufs (refait à cause d'Ivan) et d'autres églises encore non réhabilitées (toits et murs ne sont que tristes restes du cyclone dévastateur). La rue monte abrupte le long de la colline pour redescendre tout aussi abruptement de l'autre côté. Au sommet de la colline, dominant le mouillage, le Carénage et le port Louis installé dans l'anse du Lagon, le fort Saint-Georges procure une magnifique vue sur l'ensemble de la baie et de la ville. La visite, sans grand intérêt historique, permet de profiter pleinement de cette vue superbe tout en ayant un peu d'air pour se rafraîchir. Un vrai moment de bonheur. Un tunnel, construit par les français au XVIIIieme, permet de passer d'un côté à l'autre de la ville sans escaler la colline. Le tunnel, toujours aussi étroit qu'à l'époque, permet à une file de voiture de passer en longeant les piétons qui n'ont pas droit à un trottoir (NbC : en fait les piétons n'ont pas le droit de prendre le tunnel, mais bon !).
Nous allons mouillé, enfin prendre une bouée, dans Moliere Bay, baie qui propose une plongée surprenante au-dessus de statues immergées au fond de l'eau par 3 à 8 m de fond. Avec les enfants, nous passons un moment à nager au-dessus des statues et je prends un malin plaisir à descendre au fond en apnée. je m'allonge à côté d'une sirène, m'assois à côté d'un homme à son bureau en train de taper à la machine... cela dégage une impression un peu suréaliste. Cet ensemble est très agréable et sa réputation (le site est spécifié sur tous les guides et cartes touristiques) est méritée.
Nous faisons plus ample connaissance avec Eol et retrouvons aussi d'autres batocopain, comme Georges et Marie sur Manutea. Les enfants forment du coup un bon groupe et voudraient se voir en permanence. On alterne donc visite chez les uns et les autres, piscine au port, petite balade en ville. Résultat, pour nous, c'est souvent apéro le soir chez nous ou chez les copains (hic !). Les 8 et 9 août sont les Monday et Thuesday Carnaval, le Lundi et Mardi de Carnaval, principaux jours du Carnaval (ils représentent les jours de l'abolition de l'esclave). Nous allons donc avec les autres bateaux voir le carnaval. Nous avions fait celui de Curaçao. Celui de Grenade, tout en étant très bien, est un peu moins impressionnant. Néanmoins, les tenues me semblent plus travaillées. Ce qui me frappe, comme à Curaçao, c'est le mélange des genres : les jeunes, les vieux, les femmes superbes dans ces costumes souvent dénudés tout comme des femmes fortes moulées dans ces mêmes costumes, ils ne font pas de "ségrégation" et je trouve cela très bien. L'ensemble est très convivial, l'ambiance très bon enfant. Les hommes profitent quand même d'un beau spectable ! (NbC : ben tiens !) La musique est un peu "tsing tsing boum boum" (surtout les boum boum !) mais bon, c'est la fête. Sous la chaleur, la Carib (bière locale) rafraîchit (NbC : et pour ceux et celles qui n'aiment pas le bière, le coca coule à flot).
Après le Carnaval, Manutea prend la route du Venez' pour poursuivre son périple, nous nous reverrons peut être à Puerto La Cruz. Eol aussi est sur le point de partir mais ils préfèrent attendre un bon vent. Nous attendons Djena pour aller vers les anses du sud et profitons de notre temps (NbC : forcément libre!) pour acheter une éolienne qu'on montera au Venezuela. On passe aussi pas mal de temps avec Eol qui ne se décide pas à partir...