Traversée Grenade / Blanquilla : 170 MN de bonheur ! Sans jouer les vieux de la vieille, j'ai quand même pas mal navigué et c'est la plus belle traversée que j'ai effectué à ce jour (NbC : et le retour des îles Scilly sous spi ? non ? | NbP : oui, tu as raison, elle était pas mal celle-ci aussi mais là, c'était plus cool j'ai trouvé. ben oui, on se parle aussi par internet nous aussi ! On est In quand même j'trouve ! A quand le Wifi à bord pour se parler par skype d'une cabine à l'autre ?). Au départ de Grenade, on quitte le mouillage à midi (NbC : autant dire pas longtemps après avoir laissé Djéna monter dans l'avion ! On aurait même pu partir avant tellement on était impatient), 2 minutes après, j'envoie le spi et il se gonfle sans même un claquement. Nous ne le toucherons plus jusqu'à l'arrivée (le lendemain 19h) sauf pour les stop poissons ! (NbC : essayez de remonter un beau poisson de 3Kg à 6Nds de vitesse, ben ça fait les muscles, merci pour bibette ! et souvent la ligne pète ! merci pour l'appât resté dans la gueule du poisson ! m'enfin!). L'après-midi du départ, le bateau file bien (6 Nds de moyenne) plein vent arrière, les vagues nous poussent, un vrai bonheur. Gaspard (le pilote) fait son travail et nous bullons tranquillement. La nuit, superbe d'étoiles, sera étonnament claire pour une nuit sans lune. On laisse à tribord un grain avec éclairs, puis à babord loin devant de nombreux éclairs (NbC : nous voyons bien les flashs d'éclairs, joli spectacle quand on est pas dessous). Nous, au milieu, ciel dégagé, vue imprenable sur la voie lactée qui part de nord-est, passe juste à notre verticale pour redescendre au sud-ouest. Un vrai régal des yeux ce ciel. De minuit à 3h, Cath prend son quart, je vais me coucher en espérant que tout sera pareil à 3h. Et c'est toujours le cas. En milieu de nuit, on aperçoit les feux d'un voilier que l'on rattrape.
Au petit matin, on voit deux catamarans, un Belize 43 et un Helios 38 que l'on double sans peine : en fait, on les mets minables (hi hi hi !) alors qu'ils sont bien plus grand que nous qui ne faisons que 35 pieds ! Ces bateaux sont partis en même temps qu'Eol (NbC : 5h30 AM la veille), du coup je me dis qu'on va rattraper Eol (un nautitech 40) mais bon, on arrivera en même temps qu'eux à Blanquilla (eux ayant fait le tour de l'île en plus). Cath : on a pris du retard parce qu'on a fait 2 arrêts-poissons : 1 qui s'est révélé être une prise de cormoran (pauv' bête ! ça m'a fendue le coeur de l'avoir tué) et 1, ben le poisson a lâché quand Pat a pris la canne pour le remonter alors que je venais de le ramener à 20m du bateau ! arf !. Donc une bonne heure d'arrêt en tout on aurait pu arriver les premiers ! héhé !
Ces bateaux sont partis 6h avant nous de Grenade et Eol est arrivé quasiment en même temps que nous : conclusion, un spi pour le vent arrière, y a rien de tel ! C'est super simple à envoyer avec la chaussette, Gaspard tient sans problème le cap et ça filoche bien ! Bien mieux que le gennaker : l'Helios 38 était sous gennaker et il allait bien moins vite que nous (1 bon noeud de moins).
Blanquilla : L'anse du sud Nous arrivons au coucher du soleil dans ce premier mouillage. Les pêcheurs sont là, la journée est finie, c'est le repas. On avait parié un apéro au premier qui arriverait !(qu'est-ce qu'il faut pas faire pour trouver une raison de boire !) Allez c'est notre tournée !! una cervetas por favor ! et un aïoli s'vous plait. Merci. Evidemment les enfants sont ravis de se retrouver, pensez donc ! Deux jours sans se voir ! Te-rri-ble ! Le lendemain, snorkelling. Mama mia ! que c'est beau ! à quelques mètres du bateau des coraux magnifiques et une faune pas peureuse. On passe au milieu de bancs de petits poissons argentés, on observe de magnifiques perroquets, demoiselles, chirurgiens bleus, poisson-trompette, et j'en passe ! Les enfants verront même un beau barracuda et un diodon. Le paradis ! Comparé aux petites antilles où les lieux de snorkelling ne sont plus vierges et souvent se résument à un parc à oursins diadèmes, ici... on ne sait plus où donner des yeux !
Paradis ou pas, on a une réparation à faire : une fuite de carburant à tribord. Pat sera obligé de démonter la durite perçée et moi de jouer les bouchons ! merci bien ! j'a-do-re ! surtout vu la position acrobatique que cela impose, après on a mal partout et en plus on glisse car y'a du gasoil partout. Changez rien, c'est parfait. Evidemment c'est à ce moment là que les enfants ont absolument besoin de nous.... forcément ! Bon, là où on pensait mettre 15 minutes on passera une demi-journée. Comment réparer un tuyau en cuivre quand : 1/ on trouve pas l'étain, 2/ le fer à souder chauffe pas, 3/ le brûleur pour crème brûlée (véridique Eol a testé pour vous !) n'a plus de gaz, 4/ le chaterton tient pas.... Grrrr ! Ben finalement on arrivera à réparer cette fuite et on constatera qu'il faut 3/4h au fer pour chauffer sur du 110V (oublié de le débrancher avant le snorkelling, oups !).
Blanquilla : L'anse de l'Ouest Changement de mouillage dans l'après-midi. Direction l'ouest où nous retrouverons les deux voiliers que nous avions doublé et qui sont arrivés à la nuit. Trois palmiers pour repère sur la plage, des rochers de coraux un peu partout, va falloir faire gaffe où on met l'ancre si on veut pas s'enrouler autour ou, pire, cogner la coque. D'un autre côté on est 4 bateaux au mouillage pour 1km de plage, on va pas s'entasser non plus.
Avec Eol, nous allons faire une grande balade avec pique-nique sur l'île en essayant de partir vers le nord. Mais après une bonne heure de marche à suivre le chemin formé par des ânes (Nbc : pas nous hein, des vrais ânes quoi !), on est contraint de repartir vers le sud à cause des cactus trop nombreux. On se fera tous piquer par un cactus, des "nemekitepas" ! une fois piqué (Nbc : tu veux dire empalé non ?!), difficile de s'en débarrasser. Mais bon la balade continue quand même. On part vers le sud et on arrive à la côté bordée de corail mort formant des rochers. La mer s'engouffrant dessous souffle tel un dragon emprisonné. Les couleurs et le décor sont splendides.
Avec Greg d'Eol, nous partons pour une bonne séance de pêche (plus de 2h) au harpon dans la Caye à côté de notre voilier. Greg, pour qui c'est la première fois, se débrouille bien. On ramène six poissons en tout (3-3 dans le match LOSC/OL, avec un avantage pour le LOSC qui a eu le plus beau poisson) : largement suffisant pour faire un BBQ à 8. Première fois que je tire autant de poisson d'un coup. Le lendemain, on est bien crevé Greg et moi car passer 2H dans l'eau à faire des apnées toutes les 5 minutes, ça use bien... (NbC : ben c'est ça ou les apéros qui commencent à se faire sentir sur l'état de vos muscles ! hihi)
Blanquilla : L'anse de l'Americano Nous montons mouiller dans l'anse située juste au sud de la maison de l'americano (un américain qui venait sur l'île en avion il y a pas mal de temps) que nous avions découvert en annexe 2 jours avant (Nbc : découvert après une partie de snorkelling où je me suis fait suivre par 10 barracudas mesurant entre 30cm et 1m... arf ! assez angoissant quand même). L'anse est magnifique, c'est le plus bel endroit que j'ai vu jusqu'ici : une plage magnifique de sable blanc, une grotte donnant sur la plage, deux côtes au nord et au sud de pierre de corail dont l'une présente une arche. Des cayes très poissonneuses, une eau lipide, bleue turquoise à souhait avec des dégradés de bleus en partant vers le large. Bref un vrai coin de paradis. L'anse est relativement petite, nous sommes 2 catamarans mouillés mais on pourrait guère en mettre plus. Nous ferons le soir un superbe barbecue sur la plage avec coucher de soleil et poissons péchés par nos soins. Moment inoubliable de pur bonheur.
Le temps passe vite, même si on ne fait pas grand chose. Quoique les journées sont biens remplies entre snorkeling, pêche, balade, mécanique, sieste et apéro. Et voila déjà une semaine que nous sommes à La Blanquilla. Que du bonheur ! Une île superbe. Des copains bateau pour les grands et les petits : bref, pour l'équipage du Black Pearl, un vrai moment de bonheur intense. Nous allons tout de même poursuivre notre périple vers Tortuga.