Visite de la ferme perlière de Rangiroa
Le temps pluvieux et venteux se maintient. Nous restons donc mouillés à l'abri du motu du village. Nous allons visiter la ferme perlière située au village de Rangiroa. La visite est intéressante, nous y apprenons encore des choses (c'est la troisième que l'on visite). Bon maintenant on commence à être bien calé je pense. D'abord, les naissains (jeunes huîtres) achetés le plus souvent, ensuite première greffe (petit nucléus et greffon - bout du manteau d'une huitre perlière qui va donner la couleur à la perle), deuxième greffe (si la première greffe a donné un résultat satisfaisant) puis sur-sur greffe (troisième greffe - mais assez rare). Les greffes réussies, cela prendra 18 mois pour transformer le nucléus en "perles noires" de Tahiti (NbC : "perle noire" est une appelation. La perle peut avoir toute sorte de couleur : noire, violette, verte, bleu, rose, rouge, jaune, blanc...
Certaines fermes essaient de faire une seule ou deux couleurs bien definie, d'autres produisent ce qui vient. C'est le greffeur qui "décide" car c'est de son travail que tout découle). Nous savons même que le nucléus est une boule taillée dans une moule d'eau douce du Missouri ! (NbC : cette moule a une nacre de même densité que les huîtres perlières de Polynésie, cela permet au nucléus d'être mieux accepté par l'huître greffée, et aussi d'être plus surement percé. Si la densité est trop différente entre le nucléus (le coeur de la perle), et la nacre qui le recouvre (une couche de +0,8mm) alors la perle risque d'exploser lors du perçage). Après la visite, nous passons à la boutique pour acheter quelques perles et bijoux (NbC : attention surchauffe de carte bleu, ouille!).
C'est la crise pour la perlicuture en ce moment (enfin depuis 2000). Cette ferme employait 60 salariés plein temps, ils ne sont plus que 20 et à mi-temps maintenant. Effectivement, sacré diminution. Bon d'un autre côté, la crise est due aussi aux producteurs eux-mêmes qui ont fait un peu n'importe quoi : ils ont "tué", à cause d'une surproduction irréfléchie, des lagons comme à Manihi où la perliculture n'est plus possible alors que ce lagon était l'un des plus productif. De plus, ils ont sortis tellement de perles de mauvaise qualité que maintenant le marché se méfie. Et je ne parle pas du marché noir (perles non vérifiées qui sortent de Polynésie et arrivent sur le marché européen...) qui voit passer des milliers de perles non valides. Bref, c'est un peu de leur faute si la perle se casse la gueule, donc je ne vais pas pleurer sur leur sort. C'est un peu comme le pêcheur qui pleure parce qu'il a pêché tout le poisson de ses côtes. Ben oui mon gars, fallait peut être faire attention à ce que tu faisais, non ? (NbC : c'est bien vrai ça mon gars !! boudiou !)
Descente vers les sables roses
Nous partons après une matinée de courses, essentiellement les cadeaux de Noël. Dur dur pour les cadeaux lorsque l'on change de lieu d'une année sur l'autre ... (NbC : et difficile de trouver des idées originales quand on vit en plein rêve, non ?!). Le vent de nord nous permet d'établir le spi et nous filons à plus de sept noeuds sans mouvement intempestif : une joie de naviguer en catamaran dans le lagon. Mon père est impressionné par le confort du catamaran dans ces conditions. Partis à midi, nous naviguons jusqu'à 15h, après on ne voit plus trop les patates de corail (NbC : amère expérience à Makemo pour ceux qui suivent) donc je préfère stopper à l'abri d'un motu à l'eau turquoise. Le vent tombera pour nous offrir un lac en guise de lagon ; même les étoiles se reflètent sur l'eau.
Le soir, nous allons sur le récif pour tenter une énième fois de trouver des langoustes (c'est ma troisième tentative). Une bonne demi-heure de pataugeage avant de trouver une petite langouste ! Ah ! Quand même, on commençait à se dire qu'on avait perdu la main, après Cuba. Bon elle nous semble bien petite, mais après Cuba, toutes les langoustes nous semblent petites ! On voit même de petites cigales de mer (encore plus petites que les langoustes) et un tétrodon qui se laisse carresser. Pas peureux celui-là ! Bon, pas facile à choper les crustacés. Une heure dans l'eau et deux langoustes.... ridicule, autant les relâcher.... Bonne chance les filles ! Mais nous ne nous laissons pas abattre, j'ai de quoi faire une terrine de thon rouge - bec de cane - maoa. C'est délicieux aussi !
Les Sables Roses de Rangiroa
Nous repartons le lendemain. Tout petit vent. On avance tout doucement sous grand-voile/génois dans cette croisière en Polynésie, quelques petits coups de risée Volvo Penta quand le vent est vraiment trop faible... et nous arrivons enfin aux Sables Roses de Rangiroa, un espace carré où les fonds ne dépassent pas dix mètres, eau turquoise de rigueur. Après une petite pointe, nous jetons l'ancre dans un havre de paix. Une raie manta nous gratifie de deux jolis sauts. Endroit magique et envoutant. Mon père en prend plein les yeux , il est bien scotché par le décor : chouette ! Au moins il ne regrettera pas son voyage. Le ciel se couvre et nous sommes entourés de grains, devant, à droite, à gauche. Heureusement, rien sur nous. Durant la nuit, nous en prendrons quelques uns quand même...
Le lendemain, une petite houle de travers nous balotte de manière désagréable. Après un petit tour sur la plage des enfants accompagnés de Cath, on lève l'ancre pour s'enfoncer un peu plus dans cet espace de sables roses. Nous rejoignons une petite île dans l'espoir que sous son vent, nous puissions être protégés. Hélas non, nous poursuivons et trouvons un lac juste derrière une longue langue de sable corallien qui coupe les vagues de travers. Nous mouillons juste sous le vent d'un hoa (bras de mer qui relie l'océan au lagon, mais par très faible profondeur, moins d'un mètre). Les teintes de l'eau environnante sont superbes dès que le soleil se montre entre deux nuages, un ravissement pour les yeux. Les patates du hoa nous appellent pour un snorkeling magnifique, Papy Jean en profite pour admirer les couleurs des poissons tropicaux. Quelques requins pointes noirs viennent nous voir par curiosité, le paradis !
Cath et moi remontons le hoa en kayak pour ensuite nous laisser redescendre emmenés par le courant. Génial, le spectacle offert par cette balade est tout simplement magnifique, grandiose ! La vidéo ci-contre vous donne un aperçu du spectacle ; mieux qu'un aquarium et en plus, le relief sous-marin est superbe avec ces vallées sablonneuses entourées de patates coralliennes aux couleurs chataoyantes. Le lendemain, nous amenons tout le monde (enfants et Papy Jean pour qu'ils découvrent cette promenade en snorkeling). Ils en prennent pleins les yeux eux aussi. C'est bon, Papy Jean comprend pourquoi la Polynésie est si paradisiaque ! En plus, le pied intégral, c'est que nous sommes seuls à en profiter là. En Caraïbe, ou en Corse, nous serions 200 personnes dans l'eau et forcément cela le ferait moins bien. Nous avons pleinement conscience d'être des privilégiés. Avec Fakarava Sud, c'est l'un des plus beaux spot de snorkeling que nous ayons pu faire (NbC : hors Vénézuela, qui était également magnifique).
Je n'aurais qu'un mot : " Yeeeeessssss !!! Tuamotu for EVEEEERRRRRR ! " (NbC : ça fait 4 mots ! hihi! il est bien accroché mon homme, presque fou amoureux.... pas gagné que jele fasse bouger d'ici ! ;-) ).
Le bout des Sables Roses de Rangiroa
Pour finir, nous allons mouiller tout au fond des Sables Roses, face à la dernière maison sur pilotis. Pour ce faire, nous passons une très longues bande de sable corallien qui vient quasiment fermer comme un enclos cette étendue d'eau. Les couleurs sous le soleil sont de toute beauté. Nous en prenons plein les yeux : je ne me lasse pas de regarder ce type de paysage (NbC : t'as pas mal aux yeux à force ?). Je crois même que je pourrais y passer ma vie à ne faire qu'admirer ces teintes bleutées (Nbc: on pourrait avoir aussi un peu de dégradé de vert, un peu de relief et peut-être quelques flocons ? c'est de saison il paraîten France ;-) ). Le vent tourne à l'Est comme prévu par la météo donc nous nous retrouvons très bien abrités derrière la pointe Est de l'atoll (il est fort ce cap'tain moi j'dis ! à croire qu'il avait tout prévu... ou qu'il a beaucoup de chance ..??..) (NbC : je confirme : gros coup de chance ! hin hin hin). Une petite promenade à terre nous fait découvrir une famille qui habite ici toute l'année, très gentil. Ils accepterons même que nous fassions notre plein d'eau grâce à une citerne. Sympa. Comme dit la femme :"au Tuamotu, on s'entraide, alors pas de problème, prenez de l'eau".
Je profite de ce plan d'eau calme pour changer mes anodes d'embase de saildrive (NbC : merci la Poste US : 3 mois pour recevoir 2 anodes, formidable !). Bien sûr, en apnée, je n'ai pas de bouteille de plongée... (NbC : et des branchies ? non ? dommage....). Argh, je dois, sous l'eau, déviser 2 vis, puis faire coulisser 3 axes tout en récupérant les pales d'hélice sans qu'elles tombent, ensuite je dois encore dévisser 2 boulons et déplier une entretoise, je retire l'embase de l'hélice et enfin je peux dévisser les 2 vis qui tiennent les anodes. Ensuite, je refais le tout dans le sens inverse pour remonter avec une anode neuve. Et bien tout ça en apnée, j'avoue que je suis mort après la première intervention, je ferai la seconde demain. J'ai essayé de respirer grâce à un tuyau relié à mon tuba mais l'air était trop dur à inspirer (méthode lue dans Moitessier), il aurait peut-être fallut que Cath pompe de l'air dans le tuyau... (NbC : j'suis pas un chaddok non mais !? t'as qu'à te faire greffer des branchies ! marin d'eau douce !).
Otepipi
Avant de remonter fêter Noël au village d'Avatoru de Rangiroa, nous faisons un stop d'une journée à Otepipi. Nous trouvons un super mouillage bien protégé de ce vent d'Est qui nous a poussé sous spi jusque-là. Nous mouillons juste derrière une langue corallienne qui casse les vagues d'Est, le motu étant dans l'axe Est-Ouest. Sans cette barrière naturelle, nous ne serions pas du tout protégé et le mouillage serait intenable avec ces vagues. L'endroit est comme souvent ici, eau turquoise, quelques patates, cocotiers sur la plage... mais bon, on ne s'en lasse pas ! Nous prenons l'annexe pour rejoindre le motu où se trouve l'ancien village mais il ne subiste plus que l'église très bien entretenue. Nous traversons le motu pour rejoindre le platier et y passé un bon moment à barboter dans les piscine naturelles où l'eau y est bien chaude (NbC : j'aurais bien personnellement fait une opération maoa, mais bon...). En rentrant, opération noix de coco : Cath trouve un cocotier qui a plusieurs noix vertes encore accrochées, je monte et les fait tomber à coup de machette. Une fois rentré sur le bateau, je les ouvre et nous remplissons un litre d'eau de coco, humm ... hélas, Romane fait tomber le saladier où je versais l'eau et paf, raté pour la dégustation d'eau de coco, snif ! (NbC : une heure de boulot pour rien... ggrrrr ! on va être obligé de se rabattre sur le rhum... oh non !).
Galerie de photo de Rangiroa :