3 premiers jours
Nous quittons Las Perlas et Eol le mardi 6 mars au matin juste après Talabao. Cette journée s'annonce bonne. Après 4 heures d'une légère brise, le vent s'établit bien et permet de mettre le spi et la grand-voile. Nous resterons une bonne partie de la journée à vue avec Talabao (un autre voilier français qui va aussi aux Galapagos), nos spis bien visibles. Le vent restera constant durant les trois premiers jours et nuits : un pur bonheur. Nous abattons 150 mn chaque jour en jouant ave le vent et les courants qui sont importants dans ce début de traversée. Grâce au logiciel Navimail, on peut voir les courants (cf ci-contre) de manière très précise et donc se placer dans des veines de courants favorables.
Que du bonheur de naviguer au portant. On peut continuer ses activités sans soucis, j'arrive même à faire école aux enfants (qui n'ont pas l'habitude et rechignent).
On voit des dauphins presque tout les jours, voire plusieurs fois par jour. En bande ou solitaire, ils sont toujours aussi beaux et curieux. Ils ne jouent presque pas avec l'étrave, mais viennent juste dire bonjour. Un ravissement, toujours.
Nous auront même un passager clandestin : une hirondelle vient se reposer dans le kayak quelques heures avant de reprendre son long voyage. Bon courage petite !
En milieu de troisième journée on aperçoit derrière nous une voile blanche. Qui cela peut-il être ? Pas Talabao car ils ont un spi coloré. Pas Eol, ils n'ont pas de spi et ne nous aurait pas rattrapé même sous moteur... alors ? on tente de les appeler sur VHF mais sans succès. Le lendemain, nous arriverons à établir un contact VHF avec ce voilier, c'est en fait le Yes, d'Alain et Eve partis de Panama City.
La pêche ne donne rien. On a faillit prendre un gros poisson alors qu'une bande de dauphins passait à notre arrière, mais il a été malin et n'a pas mordu franchement l'hameçon. Il est même venu nous narguer en suivant mon rapala jusqu'aux jupes du bateau. M'enfin !
4eme jour Le vendredi le vent tombe. Le soleil cogne dur même avec le taud entièrement mis. On somnole toute la journée, sauf les gamins. Ils ont des piles à l'uranium ou quoi ?? Jean-Luc souffre de cette chaleur. Le pauvre, il a quitté le froid du Jura pour les chaleurs du Pacifique, la transition n'a pas été la meilleure. Nous mettrons les moteurs une heure, mais c'est juste pour se donner l'impression d'avancer car un courant nous emmène déjà à trois noeuds. Ce calme plat est dur à gérer pour Jean-Luc. Pour nous, nous avons l'habitude de ces temps longs en mer et finalement, on en est plutôt heureux, on en profite.
En fin d'après-midi, Jean-Luc nous annonce sa décision de stopper aux Galapagos. Il nous avoue qu'il ne voit pas ce qu'il fait ici : il a sa maison à finir, il ronge son frein à ce propos, il n'arrive pas à s'occuper... bref, cela ne correspond pas à son attente. On doit bien avouer que Cath et moi, on en prend un coup. On ne l'a pas vu venir celle-là !. Mais bon, on respecte son choix, cela nous embête surtout pour lui : il est venu en avion nous rejoindre à Panama et il ne verra même pas les Marquises (sans compter le prix des billets). Dommage, mais s'il ne le sent pas, mieux vaut ne pas le forcer.
5eme jour Dans la nuit, un léger vent nous pousse doucement. Puis au matin ce vent devient assez soutenu pour bien faire avancer le catamaran (bien trop allourdi il faut bien l'avouer ! NbC : même pas vrai !! si ça continue je me mutine !). Donc ça repart à 6 nds environ sous spi. On continue notre descente vers les Galapagos. Pour Cath, moi et les enfants, le rythme est pris : pas de souci, on savoure cette navigation tout en douceur. On prend le temps de farnienter ou de faire école (une première en navigation pour nous).
Je me motive même à bricoler un peu les moteurs, histoire de faire l'entretien... Nous passons beaucoup de temps à regarder l'océan. Assis sur la poutre avant, je savoure la réalisation d'un de mes rêves les plus fou que je ne pensais pas arriver à réaliser : traverser le Pacifique (NbC : c'est sûr qu'avec en plus femme et enfants la réalisation était plus qu'hypothétique... quoique).
On discute avec Jean-Luc de sa décision, elle semble prise. Bon, du coup, on va s'adapter en essayant de rester un peu aux Galapagos. En effet, notre volonté initiale était de ne passer que quelques jours aux Galapagos et sans payer trop, voire ne rien payer (et oui, on est comme ça, ça nous agace de devoir entrer dans le système "ATC : Arnaque aux Touristes et Compagnie"). On va donc faire notre entrée, obligatoire pour que Jean-Luc puisse avoir son passeport tamponné par un visa d'entrée en Equateur. Et pour le reste, on verra bien, je suis sûr qu'il y a des possibilités pour profiter des Galapagos sans débourser trop, enfin on espère.
6ème jour La navigation continue tranquillement sous spi. Parfois la houle croise avec les vagues, c'est un peu moins plaisant, mais ça reste tout de même une navigation bien tranquille. On décide de ne pas aller tout de suite à Santa Cruz, l'île principale, mais de s'arrêter au moins une journée à Genovesa, normalement interdite aux voiliers (mais pas aux charters et day-tours ! ben tiens !). Nous y arriverons en milieu de matinée en découvrant sa côte découpée et ses oiseaux. A ce propos, si il est interdit de pêcher à la ligne ce n'est peut-être pas pour sauvegarder les poissons mais les oiseaux qui prennent nos leurres pour des vrais poissons ! flûte ! On arrive en fin de matinée du 6ème jour, bien content de voir la terre.
Galerie de photo de notre traversée et des Galapagos: