Arrivée à Apataki
Nous partons de l'anse Amyot pour une petite navigation tranquille qui nous amène à Apataki juste au bon moment pour entrer avec le courant dans le lagon où nous filons vers l'Est pour venir nous mouiller juste devant le chantier Apataki Carénage. Je souhaite démonter la partie haute de mon saildrive mais cela implique de travailler juste à côté du joint spi qui assure l'étanchéité du saildrive. Si je me plante, il faudra sortir le bateau rapidement car cela créera une voie d'eau importante. Bon, en fait, je m'aperçois que je ne peux pas exécuter cette opération à l'eau, il faut que je sorte le bateau pour le faire.
En travaux
Nous sortons donc le bateau de l'eau et je m'aperçois rapidement qu'en fait le problème ne vient pas du saildrive mais de l'embase de l'hélice, c'est une bonne nouvelle car je n'ai pas besoin de démonter mon saildrive mais par contre, cette pièce coûte assez chère. La sortie du bateau se fait par un chariot sur vérin, manoeuvre toujours un peu délicate et stressante pour le captain, on a un peu peur que le bateau craque... mais bon, tout se passe comme sur des rails, Alfred et Tony du chantier assurent et tiennent compte de mes remarques.
On étudie aussi notre problème d'eau qui arrive dans nos coffres du carré et nous nous apercevons qu'une partie de la nacelle est délaminée : décollement de la fibre de verre des cloisons structurelles de la nacelle et de la baille à mouillage. Du coup, il va falloir démonter pas mal de chose, toute l'électricité notamment, poncer des endroits forcément inaccessibles et refaire la stratification en résine époxy. Sitôt dit, sitôt lancé dans ces travaux... mais c'est dur car nous sommes obligés de mettre le bateau en vrac. Nous sortons quasiment tout ce qu'il y a dans le bateau. Catherine part à Papeete pour y acheter des pièces et faire réparer quelques trucs car ici au chantier nous sommes loin de tout. Je me retrouve donc avec les enfants dans un bateau en vrac sans électricité (ce qui signifie entre autre sans frigo...). Nous arrivons à conserver une seule cabine, saine de poussière et autres bazards, où nous dormons tous les trois. J'ai quelques coup de blues je dois bien l'avouer, heureusement d'autres voileux sur le yard me soutiennent un peu, merci à eux.
Mais bon, au final les travaux avancent bien. Kes enfants s'occupent bien tout seul et m'aide aussi bien, surtout romane qui du haut de ces 7 ans commence à pouvoir faire beaucoup de chose. Elle m'aide beaucoup pour enlever les câbles et les repasser dans les goulottes et trous. Quand Catherine revient de Papeete, elle est impressionnée par l'état des choses et le bordel dans et sous le bateau (nous avons stockés plein de chose sous le bateau). Nous stratifions ensemble les coffres de la nacelle, opération délicate mais nous nous en sortons plutôt bien (un pro aurait fait mieux mais pour des amateurs comme nous, c'est quand même bien fait). Ensuite, je repasse toute mon électricité en gagnant un carton plein de câbles inutiles. Les travaux sous le soleil et la chaleur parfois accablantes ne sotn pas évidents mais le chantiers situé en bord de lagon offre la possibilité de se rafraîchir quand on le souhaite en plogeant dans l'eau limpide du lagon, un vrai bonheur ! Les enfants en profitent bien.
Papeete (par Cath)
Au vue des travaux à faire et donc du matériel et des pièces nécessaires pour réparer, nous sommes obligés de descendre à Pappete. Pas de tirage au sort ou de "pierre-papier-ciseaux". C'est moi qui m'y colle car pendant ce temps au carénage, Laurent va avancer dans les travaux. Depuis un an et demi de voyage, c'est la première que nous sommes séparés (plus de quelques heures). Les enfants vont avoir du mal à me laisser partir ! Moi, j'ai quatre listes de trucs et bidules à trouver, faire réparer, dénicher, remplacer, commander. Sans parler de l'avitaillement à prévoir pour les futurs mois dans les Tuamotu, nous n'avons pas prévu de descendre en voilier sur Papeete avant un moment.
Je peux descendre en voilier (merci Eliot !) sur Tahiti, ce qui nous économise un voyage en avion ou en goëlette. Et puis Yves et Véronique me prennent sous leurs ailes pour découvrir la zone industrielle de Papeete où je vais pouvoir trouver tous mes bidules ! Première journée à marcher de long en large et en travers dans la zone indus ! Papeete comme j'en cauchemardais !! Super ! je suis morte, j'ai mal au jambes et ce n'est que la première journée ! arf ! A priori je suis là pour une semaine, deux au maximum. Ca va être terrible !
Je quitte Eliot pour Rapanui au bout de quelques jours, mes premiers gentils hébergeurs continuant leur voyage pour la Nouvelle Zélande. Je débarque donc chez Nico et Valérie (les pauvres !) et Nico va me servir de chauffeur, assistant et diplomate pendant toute la semaine ! Entre les magasins d'accatillages, les magasins d'électronique, les douanes, les quincailleries, opticiens, supermarchés, et autres magasins de bricolages et entreprises d'usinage métallique..... arf ! je suis cramée et les cartes bleues aussi ! C'est bien simple, une fois sur deux le paiement est refusé et l'autre fois la carte est muette... MAIS j'ai tout ! ou presque... j'ai tout ce qui est vital c'est l'essentiel. Pendant ce temps, Laurent découvre de nouveaux problèmes, il commence à déprimer, les enfants s'occupent seuls mais pour eux aussi c'est dur. Bref ! Il est temps pour moi de rentrer, rejoindre ma famille, aider mon mari pour la fin des travaux. Prendre un billet d'avion s'annonce aussi toute une aventure, mais c'est bon, mardi matin je rentre (heureusement que les vols étaient complets ! j'ai eu une place parmi les 4 libres sur 8 de l'avion!).
Je reviens le mardi, accueilli par Hassan avec une collier de fleurs ! Aaaahhhhh ! Les enfants me sautent au coup, Laurent semble soulagé aussi. Moi je découvre le bordel DANS et SOUS le bateau ! Oula ! Y'a du boulot ! On doit remettre à l'eau jeudi ou vendredi ! On relève les manches et c'est parti pour : stratification, gel coating, ménages, lessives, vaisselles, rangement, antifouling.... une baignade pour se rafraîchir !!! pfff ! J'ai bien fait de recoudre entièrement la housse de l'annexe avant de partir, là, pas une minute de libre ! Jeudi 25 octobre après-midi c'est bon on met à l'eau après un mois de travaux ! On a même reçu 3 mois d'avitaillement par le Cobia mardi soir : 32 cartons d'alimentation, pièces, accastillages, cadeaux de Noël et petites surprises pour les enfants (comment croyez-vous que la Petite Souris passe dans les atolls !). Le bateau est bien chargé mais il est tout beau, tout propre, presque tout neuf. On est crevé mais super content.
En route pour de nouvelles aventures !
Remerciements
Nous tenons à remercier tout particulièrement :
- Alfred, Pauline, Tony et Kendal pour leur gentillesse, leur aide et leur professionnalisme,
- Alain pour ces conseils, ses coups de main et sa machine à coudre,
- Nicolas, Valérie et leurs enfants pour leur accueil, leur gentillesse, nos conversations hyper bonnes pour le moral et leur aide précieuse (sans vous on ne serait pas reparti de si tôt !!)
- Jean-Franck et Céline pour leur coup de pouce
et Gil : merci pour les coups de pinceaux, les bras pour les cartons et les pizzas et les gaufres (miam !), et tout ce que tu as organisé pour nous. MERCI.