Arrivée à Cienfuegos à la marina
On fait la manoeuvre d'accostage avec un seul moteur et à quai 4 personnes nous aident. Il y a le directeur technique, le capitaine du port, un agent de sécurité et un type qui fait le lien entre les officiels et la marina et nous, bref un G.O.. Leur accueil est très chaleureux, "Bienvenido a Cuba !". Ca a peut-être l'air de rien mais en 10 mois et de nombreuses îles parcourues, c'est la première fois qu'on nous dit bienvenue quelque part (Note : le responsable du port de Gustavia devrait en prendre de la graine !!!). Et bien ça fait du bien de se sentir bien accueilli.
On nous prévient que les autorités vont passer pour les papiers, les uns après les autres, plus les chiens pour la drogue et les armes.... Pfff ça va bien durer toute la journée. Bon on va commencer par se faire un second-vrai petit déjeuner. Evidemment ils arrivent à ce moment-là. Et là, surprise, ils sont très agréables, et ça ne prendra qu'une heure avec visite des chiens (Vénéz débarquée à terre pour ne pas gêner, n'aimera pas du tout ! jamais remis un pied à terre depuis son arrivée sur notre bateau ! houlà !). Elle aura droit à une caresse et un bisou d'un technicien de l'équipe canine. Oooh c'est gentil ! L'entrée à Cuba nous coûte en tout 95 CUC (pesos convertible, en gros 70 €) mais l'accueil est vraiment chaleureux, n'ayant pas de quoi payer, les autorités cubaines me disent "pas de soucis, prenez votre temps, vous irez retirer les CUC cet après-midi ou demain matin et vous payerez alors".
Petite anecdote : le technicien qui est en charge de regarder partout du plancher au plafond en passant par les placards, trappes et autres, nous demandera s'il peut prendre quelques rasoirs jetables. héhé ! la guardia vénézuéliennes de Blanquilla lorgnait nos bouteilles d'alcool et ici plus modestement des rasoirs. Pourquoi pas. Laurent leur en donne un paquet mais ils ne voudront pas abuser et n'en garde que 5.
Cienfuegos, la ville En sortant de la marina, je tombe sur une lada ! premier choc ! on a eu une lada en afrique avec mes parents, il y a... 30 ans ! et là je tombe sur la même lada, en tout cas, elle semble être la même, en très belle état. En me balladant, j'en verrai plein, c'est la voiture la plus courante à Cuba. On voit aussi queulques belles américaines des années 50/60, très bien entretenues pour la plupart. La ville de Cienfuegos nous montre de très belles villas agrémentées de grille en fer forgée très seventies et de jardins impécablement entretenus. Le temps semble s'être arrété dans les années 70, le style est très seventies... Petite réflexion toute personnelle : les voitures américaines, celles des années 50/60 sont à Cuba, celles des années 70/80 sont aux vénézuela, où sont/seront celles des années 90/2000 ?
On profite de notre étape à Cienfuegos pour faire les amplettes de Noël non encore faites... Cienfuegos étant une ville très touristique, on trouve de petits artisans vendant leur art dans la rue. On fera aussi le plein de cigares (d'ailleurs à ce propos, bon plan à la marina de cienfuegos, le black "homme à tout faire" et qui aide les plaisancier peut vous avoir des boites de Cohiba pour 25 CUC les 25, soit un prix défiant toutes concurrence, et ce sont des vrais, ils doivent être tombés du camion...il faut savoir qu'en magasin officiel, la boite de Cohiba especial coûte environ 250 CUC). Une remarque que l'on se fait en se promenant c'est les gens qui sont normaux, ie pas gros. Les filles (NbC : et les hommes ! non mais !) sont belles et cela fait un moment que l'on a pas vu de corps minces; en effet, dans les îles de la Caraïbe un phénomène grandissant est la prise importante de poids dans toute la population. A force de boire des sodas à longueurs de journée et de manger des hamburgers, des fritures et des pizzas, ils deviennent vraiment obèse. Et ici à Cuba, et bien ils ne subissent pas cette intoxication américaine et cela fait plaisir à voir.
On rencontre Ti'Plouf, un catamaran Lagoon 410 avec 3 enfants. Les enfants sont ravis de se faire de nouveaux copains de voyage. On sympathise bien, ils sont partis depuis un an et demi et termine dans six mois leur tour Caraïbien. Pour les prochaines semaines, nous allons naviguer avec eux à Cayo Largo et pensons passer Noël ensemble (à voir...).
La Havane : aéroport Jose Marti Mamie Fabienne arrive deux jours après notre arrivée à Cienfuegos, donc je me dépêche de trouver un moyen pour aller la chercher à l'aéroport de La Havane. Finalement, je trouve un 'taxi particular' (ie un cubain, propriétaire d'une voiture - assez rare - qui fait le taxi pour payer sa voiture). Très sympa, mon chauffeur est un ingénieur en chef qui travaille régulièrement aux îles Caymans pour une compagnie de cargo américaine. Du coup, on passe 8 heures à parler de Cuba, de l'Europe... à partager nos vies et c'est très enrichissant. J'en apprends ainsi beaucoup sur Cuba, Fidel & Raùl... le trajet de Cienfuegos à l'aéroport de La Havane (3h30) nous fait traverser l'intérieur de l'île : relief très plat, peu de champs cultivés (d'ailleurs c'est un des problèmes à Cuba, le peuple éduqué en totalité ne veut plus cultiver la terre, donc il y a un manque cruel de nourriture en ce moment à Cuba...). L'autoroute que nous prenons comporte 2x5 voies, il n'y a que très peu de voiture, des lignes droites de plusieurs kilomètres de long et des piétons faisant du stop sous tous les ponts. Quelques points de contrôle où les voitures doivent ralentir et passer au pas. Je vois un peu partout des slogans à l'éfigie du Ché, rien sur Fidel ou Raùl. Seul le Ché est vénéré (à ce point-là, c'est vraiment une idole). Un exemple : "Oui à la révolution ! Ché, tu nous as montré la voie".
Nota : Et voila, Cath et moi avons parcouru les trois derniers pays socialistes (ie communistes), à savoir la Chine, le Vénézuela et Cuba. Ce qui est marrant c'est que le Vénézuela et Cuba sont devenus des amis mais que les relations entre les Chinois et les deux autres ne font que commencer. Un cubain me dira même que la Chine, c'est pas du socialisme, c'est du capitalisme (ce que je ne suis pas loin de partager...).